Entre remblais, argile et sable, la qualité du sol campuséen laisse parfois à désirer. D’où l’intérêt de développer diverses techniques d’enrichissement des espaces cultivés, comme par exemple la plantation d’engrais verts.

Extraits du mémoire de Master 1 de Sélim David, stagiaire chez AOC, intitulé « L’agroécologie à l’échelle d’un jardin partagé » :

« Les engrais verts sont des espèces végétales plantées entre deux cycles de culture pour améliorer le sol. Contrairement à ce que pourrait laisser croire leur nom, l’amélioration du sol ne consiste pas seulement à un enrichissement en nutriment car les engrais verts sont de plusieurs types et peuvent être classés en plusieurs catégories selon l’effet qu’ils produisent sur le sol.

  • Les espèces enrichissant le sol :

Il s’agit des plantes de la famille des légumineuses qui captent l’azote atmosphérique grâce à une symbiose avec des bactéries fixatrices d’azote. Ce dernier s’accumule dans la biomasse de l’engrais vert et bénéficiera à la culture suivante après sa décomposition.

Les espèces utilisées peuvent être la vesce, la luzerne, le lupin, le trèfle ou les pois. D’autres espèces n’enrichissent pas le sol mais limitent grandement le lessivage des nutriments déjà présents en les piégeant dans leur biomasse. C’est par exemple le cas de la moutarde qui est particulièrement efficace pour absorber d’importantes quantités d’azote.

Semis des engrais verts Moutarde en croissance

  • Les plantes améliorant la structure du sol :

D’autres espèces améliorent la structure du sol grâce à leurs réseaux racinaires. C’est le cas de la moutarde, du sarrasin, de la vesce ou du lin. Les racines améliorent la circulation de l’eau : en effet, en se développant elles brisent les mottes de terres, ce qui ameublit le sol. L’eau ruisselle peu à la surface ; le sol est donc protégé de l’érosion. Enfin, une fois morte, les racines constituent une source de nourriture abondante pour les organismes du sol.

Ces plantes ont un réseau racinaire très développé qui peut descendre jusqu’à 80 cm de profondeur pour la moutarde. Des racines profondes vont permettre d’incorporer de la matière organique dans les horizons inférieurs du sol mais vont aussi permettre de faire remonter des nutriments à la surface qui seront accumulés dans la biomasse aérienne.

Les engrais verts entrent aussi en compétition avec les mauvaises herbes et limitent leur prolifération ; c’est notamment le cas du sarrasin. En les fauchant avant la formation de graines ils ne deviendront pas envahissants à leur tour. Dans le jardin, nous avons choisi de semer plusieurs espèces sur une même parcelle pour bénéficier de tout leurs avantages.

Nous avons donc opté  pour un mélange de lupin, de moutarde et de phacélie car cette dernière se développait déjà dans le jardin, ce qui nous a permis de récolter les semences ».

N’oubliez pas non plus de mettre dans votre cadis un peu de BRF et d’herbe tondue pour déguster une bonne lasagne dont la recette  vous est donnée sur ces pages. Rien de tel pour permettre à vos buttes de bien passer l’hiver !

Phacélie en fleur DSCN5674mod