Le Projet

I. UNE DÉMARCHE GLOBALE POUR DES ACTIONS DURABLES

AOC compte actuellement plus d’une cinquantaine d’adhérents et poursuit les objectifs suivants :

A. Permettre aux jardiniers de consommer leurs propres fruits et légumes biologiques

Le deuxième programme national nutrition santé (PNNS) recommande de consommer au moins cinq fruits et légumes par jour.

Chez certains étudiants, ce besoin fondamental n’est pas toujours satisfait en raison du prix élevé de ces denrées alimentaires.

La création d’un jardin partagé au sein du campus, permettra aux étudiants aux revenus les plus modestes de disposer de fruits et de légumes biologiques à un coût très modique, celui   issu de leur seul labeur de jardinier.

B. Offrir des aliments variés et de qualité

Privilégiant une forte capacité de conservation au détriment du goût, les fruits et légumes proposées par la grande distribution sont loin de procurer autant de plaisir que les aliments en provenance directe du potager.

Seule l’alimentation biologique permet de retrouver les qualités gustatives et nutritives des produits de qualité. Or, si la consommation de fruits et de légumes reste parfois onéreuse pour les étudiants aux ressources les moins élevées, le recours au bio n’est souvent même pas envisageable sur un plan financier.

Affranchie des contraintes de la logique commerciale, libérée de l’usage des  pesticides et autres engrais chimiques, l’exploitation du jardin partagé permettra la production d’aliments de grande qualité et la découverte de nouvelles saveurs.

C.  Protéger l’environnement

Cultiver un jardin c’est d’abord être confronté aux conditions climatiques, ce qui implique d’intégrer la notion de « produits de saison » pour consommer intelligemment.

Le Festival des Campulsations 2010 a été l’occasion pour AOC d’aborder cette   problématique de la saisonnalité en lançant son opération « Choix de saison, choix de raison ».

AOC a d’abord édité et distribué des livrets de menus élaborés en   collaboration avec une diététicienne du SIUMPS. Les recettes indiquées ne comportent que des fruits et légumes de saison, elles sont faciles à réaliser et bon marché (voir document complémentaire). L’association a ensuite réalisé des calendriers grands format de fruits et légumes de saison. D’ici la fin de l’année ceux-ci seront progressivement affichés dans tous les restaurants universitaires (RU) d’Aquitaine. Le CROUS s’engageant par ailleurs à valoriser l’usage des aliments de saison dans ses restaurants (voir document complémentaire). Ces calendriers sont déclinés à un format A3 afin de pouvoir être affichés à la maison.

Cultiver un jardin c’est ensuite privilégier la consommation de fruits et de légumes produits localement à travers un circuit court.

Cultiver un jardin c’est enfin participer à la sauvegarde de la trame verte dans les secteurs urbains ou péri-urbains et contribuer ainsi à l’amélioration du cadre de vie des habitants.

Forte de ces valeurs, aidée par ses partenaires (Le CROUS d’Aquitaine, le PRES, le SIGDU, l’Université Montesquieu-Bordeaux IV, le SIUMPS, TERRES D’ADELE, GRAINE D’ECOLE et ENRGETHIC), AOC s’engage à pratiquer une agriculture biologique et respectueuse de l’environnement via une gestion des ressources naturelles particulièrement rigoureuse.

L’essentiel de notre consommation d’eau proviendra de la récupération de l’eau de  pluie. La technique des plantations en lasagne sera privilégiée afin que le sol ne soit pas exagérément dégradé par d’incessants labours. Enfin, les zones de culture seront enrichies par un compost réalisé non seulement à partir de la matière  végétale issue de l’entretien du campus, mais aussi des  déchets alimentaires produits par les habitants des résidences universitaires.

D.  Œuvrer en faveur de la santé publique

Les fruits et légumes apportent de nombreux éléments dont notre corps a besoin. Ils sont riches en vitamines, en minéraux et en fibres, peu caloriques, et leur effet favorable sur la santé a été démontré. Ils ont un rôle protecteur dans la prévention de maladies à l’âge adulte, comme les cancers, les maladies cardiovasculaires, l’obésité, le diabète… Ils nous aident également à éviter la prise de poids : ils sont « nourrissants » mais peu caloriques. Enfin et surtout, ils offrent une incroyable variété de saveurs, tout ce qu’il faut pour conjuguer santé et plaisir.

Le deuxième programme national nutrition 2006-2010 affirme expressément la volonté des pouvoirs publics de « lever les principaux obstacles à une consommation accrue de fruits et légumes (…) [et d’] améliorer la disponibilité et l’accessibilité des fruits et légumes, en agissant sur la proximité, la qualité de l’offre, la praticité (…)

Proximité, praticité, qualité de l’offre mais aussi pratique d’une activité de plein air : la mise en place d’un jardin partagé s’inscrit résolument dans le cadre de l’action en faveur de la santé publique.

E. Développer savoir faire et lien social

Les jardins sont l’occasion de développer du lien social à partir d’un projet collectif. Ils sont, par ailleurs, porteurs de valeurs positives telles que le civisme, la mixité sociale, la valorisation des personnes, et plus largement le plaisir autour des pratiques de jardinage.

Avec le jardin partagé, le campus ne sera plus exclusivement consacré à la poursuite d’études dans l’enseignement supérieur, mais deviendra un véritable lieu de vie et d’apprentissage des arts du jardin potager.

A terme, des événements culturels en lien avec les jardins pourront être organisés : cours de cuisine sous l’égide de restaurateurs et à partir des fruits et des légumes produits sur place, fêtes thématiques autour des saisons…

Les jardins partagés du campus seront le lieu où les étudiants, enseignants et personnels de l’Université de Bordeaux, mais également les riverains, pourront se retrouver et apprendre les uns des autres autour d’un projet construit et conduit collectivement.

II. UN PUBLIC NOMBREUX ET VARIE

Résolument inter-catégoriel et transgénérationnel, le projet s’adresse aussi bien aux membres de la communauté universitaire (40 000 étudiants, 5 000 chercheurs et enseignants et 3 000 membres du personnel rien qu’à l’Université Bordeaux IV,) qu’aux riverains désirant s’impliquer dans la mise en place, la gestion et l’animation de jardins partagés.

III. L’INDIVIDU ACTEUR DE SON DÉVELOPPEMENT

Le projet consiste tout d’abord à mettre à disposition du public précité des parcelles à cultiver. Les produits ainsi élaborés seront ensuite partagés puis consommés par les jardiniers.

Ce projet permettra également une mise en commun des connaissances et des expériences au service d’un apprentissage des techniques du jardinage. Il s’agit là d’une formidable opportunité de tisser le lien entre différentes catégories de personnes qui évoluent au sein d’un même périmètre, le campus et ses alentours, mais qui ne se connaissent pas et ne communiquent que rarement entre elles.

La sensibilisation et la formation du public à la pratique du compost s’inscrit dans le cadre d’une valorisation et d’une gestion préventive des déchets organiques de nature à réduire la masse des  ordures jetées quotidiennement.

AOC participe désormais à des réunions de travail autour de l’évolution de l’offre alimentaire proposée par les RU, notamment en direction du recours à la nourriture issue de l’agriculture biologique, ces-derniers étant contraint à l’horizon 2020 d’introduire 20% de bio dans leurs menus. A travers l’opération « Choix de saison, choix de raison », l’association contribue à développer chez les usagers des RU la connaissance de la saisonnalité des fruits et des légumes ainsi que son importance dans leur consommation. AOC fait ainsi le lien entre la transformation de l’offre côté RU et l’évolution de la demande côté usagers.

IV. DES RÉPONSES CONCRÈTES ET LOCALES AUX PROBLÉMATIQUES SOCIÉTALES ET ENVIRONNEMENTALES CONTEMPORAINES

Notre projet répond aux besoins qui sont au cœur de l’intérêt général, considérés comme tels par les instances supranationales, nationales ainsi que par les différentes collectivités territoriales et locales, et enfin déclinés dans différentes politiques publiques (AGENDA 21, PNNS, SEMAINE EUROPÉENNE DE RÉDUCTION DES DÉCHETS, …).

Il apporte des solutions concrètes et immédiates aux problématiques liées à la protection de l’environnement et à la préservation de la santé publique et il marque ici encore son originalité et sa spécificité en les intégrant dans le cadre du plan de rénovation du campus :

  • Maîtrise, récupération et rationnement de la ressource en eau
  • Préservation de la trame verte au sein du campus
  • Diminution des émissions de gaz à effet de serre en privilégiant la consommation de fruits et de légumes produits localement
  • Réduction et valorisation des déchets ménagers et issus de l’entretien du domaine universitaire
  • Mise en œuvre du PNNS en rendant la consommation de fruits et de légumes biologiques abordable pour un plus grand nombre
  • Transformation du campus en un véritable lieu de vie en transcendant les catégories, les universités, les générations et en interagissant avec la ville

V. UNE INITIATIVE ORIGINALE

L’originalité de notre initiative réside dans sa faculté de poursuivre de manière simultanée plusieurs actions en faveur de la protection de l’environnement, du développement de la cohésion sociale et de la promotion des enjeux de santé publique.

De plus, parce qu’elle associe les différentes composantes de la communauté universitaire aux riverains du campus, AOC se distingue sensiblement des autres projets de jardins partagés qui fleurissent localement et, plus largement, au plan national.

VI. UN PROJET D’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

La notion d’économie sociale et solidaire fait l’objet d’une définition relativement souple. La Charte de l’économie sociale renvoie ainsi à une autre façon d’entreprendre, des rapports humains différents et un lien social fort.

Une association : Notre projet, porté par une structure associative, constitue à n’en point une initiative sociale et solidaire

Une adhésion modique : L’adhésion à l’association est de 2 euros, la cotisation a été fixée à un niveau symbolique afin que nul ne soit empêché de prendre part à la réalisation du projet.

Une gestion collective et démocratique : La gestion du projet et les arbitrages relèvent des attributions du bureau de l’association et de son conseil des jardiniers,  la prise de décision doit dans son principe être toujours collective.

L’intérêt collectif, la personne au cœur du projet économique : Les jardins partagés ont ceci de spécifique que leur fonctionnement ne saurait être ni imposé aux futurs participants ni déterminé en comité restreint . Il s’agit d’un projet résolument collectif et participatif qui ne peut se satisfaire d’une démarche purement utilisatrice ou consommatrice de la part des jardiniers. L’intérêt collectif est primordial, il doit être déterminé ensemble. C’est la condition sine qua nun de la pérennité et du développement du jardin.

L’aspect économique n’est pas le parent pauvre de notre projet. Les fruits et légumes produits grâce au jardin sont non seulement valorisés mais également valorisables. Pour les personnes disposant de faibles revenus ils constituent une source non négligeable d’amélioration de leur quotidien. Couplés avec l’apprentissage de techniques et de savoirs faire nouveaux, ils représentent sans le moindre doute une véritable création de richesses !

Des bénéfices qui financent le développement du projet social : Si la question des OGM divise et passionne autant, c’est en partie parce qu’elle se heurte à l’un des fondements traditionnel de l’agriculture, la possibilité de réutiliser les semences obtenues à partir des aliments produits. Il s’agit là d’un parfait exemple de réinvestissement de la valeur créée dans le développement du projet social.

Au-delà, la pratique collective du jardinage rend évidente et manifeste l’idée de partage : partage de la terre, partage des produits, partage des graines, partage des outils, partage des expériences… les bénéfices résultant de notre projet sont de tous ordres. Ils seront mis au service de son développement.